Les Américains sont-ils prêts pour la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine?
Dans un commentaire diffusé sur le site Project Syndicate, Kenneth Rogoff, professeur d’économie et de politique publique à l’Université Harvard et ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, se dit d’avis que la croyance dominante parmi les décideurs politiques américains est que la vague d’importations chinoises sur le marché américain au cours des années 2000 a vidé la base manufacturière des États-Unis. Dans les milieux politiques américains, le « choc chinois » est souvent décrit comme une erreur massive qui a dévasté les villes américaines de la « ceinture de la rouille » et entraîné une forte augmentation des inégalités.
Par conséquent, les décideurs politiques et les commentateurs s’accordent généralement à dire que les États-Unis doivent empêcher un « choc chinois 2.0 » en imposant des droits de douane massifs et des restrictions commerciales sur les technologies chinoises telles que les téléphones portables, les drones et, surtout, les véhicules électriques (VE), les panneaux solaires et les équipements liés à l’énergie verte.
Or, le discours sur le choc chinois qui sous-tend la politique commerciale actuelle des États-Unis est profondément erroné. Si la concurrence avec les producteurs chinois a nui à certains emplois dans l’industrie manufacturière, le libre-échange a incontestablement fait plus de gagnants que de perdants. En outre, les consommateurs américains à faible revenu ont été parmi les plus grands bénéficiaires des importations chinoises à bas prix. Les décideurs politiques qui pensent que l’abandon du commerce avec la Chine n’entraînera pas de hausses de prix ni de réactions politiques importantes vont connaître un réveil brutal.
Dans certains secteurs comme celui des VE, la capacité de production de la Chine lui a donné une avance presque insurmontable sur les pays occidentaux. Compte tenu de cette réalité, l’objectif du syndicat des Travailleurs unis de l’automobile, à savoir que les Américains achètent des voitures électriques produites dans des usines américaines avec des syndicats et de bons salaires, sera extrêmement difficile à atteindre, quel que soit le soutien de la prochaine présidence à cet objectif.
Une approche plus ciblée devrait idéalement faire la distinction entre le commerce des technologies militaires sensibles et celui des autres biens, mais cette distinction est plus compliquée que beaucoup ne semblent le réaliser.
Pour ceux qui pensent que la coopération multilatérale est nécessaire pour résoudre les problèmes les plus urgents de la planète, du changement climatique à la régulation de l’intelligence artificielle, l’escalade de la rivalité entre les deux grandes puissances mondiales est profondément troublante.
Certains espèrent peut-être que le ralentissement économique de la Chine freinera ses ambitions géopolitiques. Mais les difficultés actuelles sont tout aussi susceptibles de pousser la Chine vers une confrontation avec les États-Unis que de favoriser la coopération.
Le découplage économique n’est pas une option viable. Bien que les restrictions commerciales et la rhétorique belliqueuse de l’administration américaine actuelle soient une réponse aux provocations chinoises, les deux pays doivent trouver un moyen de faire des compromis s’ils veulent parvenir à une croissance économique stable, inclusive et durable.
Dans un commentaire diffusé sur le site Project Syndicate, Kenneth Rogoff, professeur d’économie et de politique publique à l’Université Harvard et ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, se dit d’avis que la croyance dominante parmi les décideurs politiques américains est que la vague d’importations chinoises sur le marché américain au cours des années 2000 a vidé la base manufacturière des États-Unis. Dans les milieux politiques américains, le « choc chinois » est souvent décrit comme une erreur massive qui a dévasté les villes américaines de la « ceinture de la rouille » et entraîné une forte augmentation des inégalités.
Par conséquent, les décideurs politiques et les commentateurs s’accordent généralement à dire que les États-Unis doivent empêcher un « choc chinois 2.0 » en imposant des droits de douane massifs et des restrictions commerciales sur les technologies chinoises telles que les téléphones portables, les drones et, surtout, les véhicules électriques (VE), les panneaux solaires et les équipements liés à l’énergie verte.
Or, le discours sur le choc chinois qui sous-tend la politique commerciale actuelle des États-Unis est profondément erroné. Si la concurrence avec les producteurs chinois a nui à certains emplois dans l’industrie manufacturière, le libre-échange a incontestablement fait plus de gagnants que de perdants. En outre, les consommateurs américains à faible revenu ont été parmi les plus grands bénéficiaires des importations chinoises à bas prix. Les décideurs politiques qui pensent que l’abandon du commerce avec la Chine n’entraînera pas de hausses de prix ni de réactions politiques importantes vont connaître un réveil brutal.
Dans certains secteurs comme celui des VE, la capacité de production de la Chine lui a donné une avance presque insurmontable sur les pays occidentaux. Compte tenu de cette réalité, l’objectif du syndicat des Travailleurs unis de l’automobile, à savoir que les Américains achètent des voitures électriques produites dans des usines américaines avec des syndicats et de bons salaires, sera extrêmement difficile à atteindre, quel que soit le soutien de la prochaine présidence à cet objectif.
Une approche plus ciblée devrait idéalement faire la distinction entre le commerce des technologies militaires sensibles et celui des autres biens, mais cette distinction est plus compliquée que beaucoup ne semblent le réaliser.
Pour ceux qui pensent que la coopération multilatérale est nécessaire pour résoudre les problèmes les plus urgents de la planète, du changement climatique à la régulation de l’intelligence artificielle, l’escalade de la rivalité entre les deux grandes puissances mondiales est profondément troublante.
Certains espèrent peut-être que le ralentissement économique de la Chine freinera ses ambitions géopolitiques. Mais les difficultés actuelles sont tout aussi susceptibles de pousser la Chine vers une confrontation avec les États-Unis que de favoriser la coopération.
Le découplage économique n’est pas une option viable. Bien que les restrictions commerciales et la rhétorique belliqueuse de l’administration américaine actuelle soient une réponse aux provocations chinoises, les deux pays doivent trouver un moyen de faire des compromis s’ils veulent parvenir à une croissance économique stable, inclusive et durable.